Les amies

Au risque d'écrire

Comment fait-on pour se rencontrer quand on a raté le coche de se faire des amies à presque 30 ans ?

Mes trois amies sont maintenant toutes mariées, je ne les vois que maximum 3 fois par an. Le reste du temps, je suis seule ou dans une relation qui a tout de ce que l’on appelle : « la dépendance affective ». Le résultat est le même que si j’étais seule en pire : je suis seule avec le petit bonus que je me sens comme une merde.

Le fait est que je n’ai pas de solution pour rencontrer des gens. Il faudrait que je sorte toute seule dans des lieux alternatifs, que je me confronte à des groupes tout faits qui eux, ne sont pas dans la même optique de rencontre. J’ai déjà donné par le passé : je prenais mon courage à deux mains et je sortais. Je me souviens de mon angoisse terrible au milieu de tous ces groupes. Plusieurs personnes me demandant : « Ça va ? Tu as l’air perdue ! » Ces élans de courage, ces prises de risque n’ont absolument pas porté leurs fruits. Il n’en résultait que du stress et de la honte.

Je suis certaine qu’il y a des personnes dans mon cas : en décalage voir en opposition avec ce conformisme qui se fait particulièrement sentir vers la trentaine. Ce truc qui nous rend aussitôt infréquentables si l’on refuse d’en chier comme tout le monde dans un job salarié de merde, 35 H par semaine avec le but ultime de devenir propriétaire et de fonder une famille.

J’ai envie, de plus en plus, de revenir à un travail plastique. Il faudrait que je fasse les démarches pour obtenir un atelier, voir le partager avec quelqu’un. Il me faudrait rencontrer des personnes créatives (Surtout des femmes bordel ! Mon graal, c’est de me faire de vraies copines bien intentionnées!),  intéressées pour sortir dans des endroits underground, aller dans des lieux culturels, même boire un verre ! Des femmes également en recherche, qui n’attendent pas la solution toute prête à l’emploi, des femmes qui essaient d’être artistes, qui ne renoncent pas même si c’est dur. Des femmes qui aiment se marrer aussi.

J’ai presque l’impression de passer une petite annonce pour trouver des amies. Mais c’est le cas je crois. J’assume. Merde.

Tu m’écris ?

angoisse

26 réflexions sur “Les amies

  1. oh, mon dieu.
    Cet article me laisse directement adressé. A tel point que je ne ressens même pas le besoin de développer.
    je te suis sur Twitter mais il est impossible de t’envoyer des messages. Où peut-on t’écrire?

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  2. Je t’ai écris sur facebook mais tu ne m’a pas répondu (remarque c’est vrai que mon message n’attendais pas forcément de réponses… !) en tout cas je veux bien t’écrire 🙂

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  3. idem on en a déjà discuté . Si seulement j’habitais Paris ou si tu habitais Marseille!! j’éprouve la même angoisse et me sens totalement démunie face à ma solitude. Je cherche sans cesse des personnes autour de moi ressentant les mêmes choses, en vain…en province, il est encore plus difficile de se lier et avec l’âge cela est pire. Je fais comme toi, je me force à sortir dans des lieux « culturels » mais rien en résulte car je suis seule et je ne vais pas aborder les gens comme ça! J’ai envoyé un message dans ce sens sur Facebook, encore rien, la loose….pourtant ce que je veux n’ai pas si compliqué, une ou un ami avec qui partager des sorties, discussions….créer aussi car c’est cela qui me manque, des projets en commun. Dis tu veux pas être mon amie? Karine

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  4. Oh Marina, ton article m’a beaucoup touchée.
    Je te souhaite de trouver la personne que tu cherches, elle est peut-être tout près de toi qui sait… J’aimerais habiter à Paris pour te rencontrer, tout ce que tu décris est également exactement ce que je recherche en amitié

    En attendant, plein de chaudoudoux sur toi et ta solitude, c’est tout ce que je peux faire de là où je suis, derrière mon écran.

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  5. Même à 22 ans c’est compliqué pour moi… Je dois me « faire violence » pour faire des sorties et rencontrer du monde, mais mis à part faire croire que je gère tout à fait la situation alors que je suis dans un état de panique indescriptible, je ne me fais pas d’amis !
    Gardons espoir, les personnes sensibles finissent toujours pas se retrouver ! (Je l’espère?)

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  6. Coucou Marina, beau message encore une fois, toujours si sensible et vibrant.
    J’ai longtemps été seul, et probablement dépendant affectif, ce qui rend d’autant plus seul quand on se fait larguer. Pour se faire des amis, je ne sais si je suis de bon conseil, mais je peux partager ce qui a marché pour moi :
    Ne pas aller contre ma nature mais la forcer à s’ouvrir, à faire confiance aux autres. Ainsi, j’ai réussi à avoir des amis qui, je pense, m’apprécient pour ce que je leur ai montré d’honnête. De même, plus je me livre aux autres, plus je leur fais confiance, et plus j’ai l’impression que es autres me font confiance et se livrent à moi. Toutes les relations où je n’étais pas moi-même se sont révélées être autre chose que ce que je croyais.
    J’affronte mes peurs, aujourd’hui encore, en allant vers les autres. Et plus ça va, plus je m’en sors.

    Je ne dis pas que c’est la solution, mais c’en est une, et elle a marché pour moi, malgré bien plus de vingt années de solitude auparavant. Il y a, il y aura, toujours des hauts et des bas, des certitudes, des craintes et des doutes. Mais je peux dire aujourd’hui que j’ai bien progressé.
    Un dernier conseil, sans doute pas si bon que ça mais tout de même, c’est de t’entourer de gens qui connaissent ton problème –qu’ils l’aient vécu ou que tu leur en aies juste parlé– et qui sont prets à t’aider à avancer. J’ai eu la chance de rencontrer une poignée d’amis de cet ordre, et chacun à sa manière m’aide et me soutient encore plus ou moins aujourd’hui.

    Je te les présenterai si tu veux.
    Cœurs, câlins et tasses de thé.

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  7. J’ai hésité avant d’écrire ce petit commentaire.
    Presque comme si je n’étais pas assez bien, comme si je ne correspondais pas assez à la description. Mais au fond, tout au fond, je m’y reconnais. Parce qu’à presque 30 ans aussi, j’ai tout fait pour rentrer dans le moule, dans ce conformisme (avec le boulot du moins) et ça ne marche pas (genre du tout (même carrément pas)). Alors je comprends ce sentiment de décalage. Alors… je t’écris. C’est mon truc à moi, écrire. Du coup, pas le choix, avec ton final. Et si tu en as envie, si tu veux parler de tout ou de rien, je te retourne l’invitation.

    Et j’espère que tu vas le trouver cet atelier. Tu peux le faire.
    Tes vidéos, tes écrits… On y sent quelque chose, tu es faite pour partager, pour créer. Tu es inspirante. Et humaine, ce que je trouve de plus en plus rare.

    Je t’envoie autant de courage et de motivation que nécessaire. Et même plus.

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      1. Oh, si j’avais pensé à la possibilité que mon pseudo puisse porter à confusion. Je te suis sur quelques réseaux mais on ne s’est jamais croisées (si ce n’est 1 ou 2 mini échanges sur twitter où j’ai un autre nom).
        Du coup, c’est certainement une autre Coraline (une vraie Coraline, pas quelqu’un qui joue à se chercher un nom de plume) à qui tu penses ?

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  8. Grrr brrr frrr, je vois pas en quoi c’est incompatible de vouloir fonder une famille et d’un autre côté d’avoir envie de créer et continuer à fréquenter des lieux culturels alternatifs. L’important c’est la passion qui anime chacun, salarié de merde ou pas. Je trouve ça dommage de se positionner par opposition.

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    1. Je crois que tu as mal lu ou déformé mon propos. Je parle du fait que ce modèle ne me convient pas, et évidemment que je ne crache pas sur les gens qui ont ces projets de vie et s’y sentent bien ! La question est plutôt : comment trouver sa place et se rencontrer entre personnes qui ne se reconnaissent pas vraiment dans ces modèles normatifs.

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  9. Hello! Je ne connaissais pas du tout ton blog, et le premier article que je lis est celui-ci. Je suis allée voir une de tes vidéos youtube, tu as l’air d’être une fille tellement interessante, je comprends vraiment pas ce que tu vis, enfin comment c’est possible plutôt, puisque tu oses vachement en t’ouvrant sur youtube et en partageant ta personnalité avec ta communauté sur la toile. Surtout que Paris est une grande ville, avec énormément de gens dont certains te ressemblent pour sure.

    Je t’embrasse et je m’abonne à ton blog, en plus t’es vraiment canon aha!
    Eléonore
    sofunnygirl.blogspot.fr

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  10. Un sujet qui me touche beaucoup, qu’est-ce que c’est dur de faire confiance .. et comme toi j’ai vécu des relations trop fusionnelles, trop intenses, qui m’ont étouffées et qui fait que j’ai des regrets, et que je me retrouve à nouveau seule sans vraiment avoir d’amis qui suivent mes intentions, mes idées ..

    Ca n’existe pas les sites de rencontre d’amitié ?

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  11. Merci pour cet article. J’ai découvert tes vidéos hier soir. J’ai adoré celles sur Cécile et Marion, puis j’ai bien aimé ton blog et ta façon de poser les choses. Je me retrouve un peu dans ce que tu écris tout particulièrement ici, et dans ce que Cécile et Marion racontent, c’est très touchant. On pourrait pas en faire un groupe Facebook d’échange et de paillettes ?

    Bises d’Allemagne

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  12. Oh merde…je t’aurais bien rencontré quand tu vivais à Paris, je viens de te découvrir, je te trouve tellement « humaine » et vrai dans tes mots putain de justes, je pensais être la seule sur Paris avec cette forme de constatation, beaucoup de gens ne comprennent pas cette solitude moderne et parfois on est regardé comme si on ne faisait pas d’efforts pour aller vers l’autre ou bien on ne comprends pas notre mode de pensée…ça serait si simple si on pouvait sortir n’importe ou et rencontrer un groupe de gens comme ça ouverts sur le monde..j’éspère que dans ta nouvelle ville, les gens sont plus rigolos.Bises!

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  13. je voudrais bien te rencontrer mais je sais que t’habites à Lyon dans le sud et je suis dans le nord-ouest pas facile xd sinon je suis une artiste dans l’âme ^^

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